2024 : la bonne année pour vendre sa crèche ou ses micro-crèches
Il n’est pas nécessaire d’être un expert financier pour comprendre que, a priori, 2024 ne présente pas le contexte économique idéal pour la vente de crèches ou de micro-crèches… mais cela n’empêche pas le marché des micro-crèches de bien s’en sortir malgré tout.
En effet, la situation à la fin de 2023 ne laisse pas présager le meilleur pour l’année 2024 : les taux d’intérêt sont élevés, l’incertitude actuelle sur l’avenir du CMG, ainsi que les polémiques et scandales autour du monde de la petite enfance, contribuent à accroître les défis à venir. Deux aspects seront particulièrement impactés : la valorisation des EAJE et leur cessibilité.
Cependant, il existe toujours des acquéreurs à la recherche d’une nouvelle aventure professionnelle (repreneurs individuels) ou cherchant des leviers de croissance (entreprises s’orientant vers une croissance externe).
L'impact des taux d'intérêt sur la valorisation et la cession d’EAJE en 2024
Emprunter de l’argent coûte plus cher qu’il y a deux ans, donc pour rembourser le même montant chaque mois, il faut emprunter moins d’argent. Cela signifie que l’acquisition devient moins onéreuse, car la capacité de remboursement de l’entreprise ne change pas à court terme.
Prenons un exemple concret :
En avril 2022, un acquéreur pouvait emprunter 150 000 euros sur 7 ans, avec un TAEG de 1,35 %, assurance incluse. Grâce à un apport de 30 000 €, il était alors en mesure de vous proposer 180 000 € pour l’acquisition des parts de votre micro-crèche.
Cependant, en début 2024, le TAEG pourrait atteindre environ 5 % (assurance incluse), permettant d’emprunter 120 000 € en plus de l’apport initial de 30 000 €. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, un acquéreur vous proposerait 30 000 € de moins en 2024 par rapport à il y a deux ans.
Cette réalité peut être décevante, incitant certains à reporter leur décision. Cependant, il est essentiel de noter que la certitude quant à un retour à des taux d’intérêt aussi bas est incertaine. La plupart des experts expriment des doutes quant à cette éventualité à court terme, et même si cela se produit un jour, cela ne semble pas être dans les années immédiates.
Une lueur d’espoir, cependant, réside dans le fait qu’à partir de novembre 2023, les taux d’intérêt obligataires des États ont enregistré une baisse significative : ceux de la France à dix ans sont passés de 3,5 % à 2,7 %. Dans le quotidien des banques, il semble que le pic de la hausse des taux d’intérêt soit désormais derrière nous.
Le durcissement des critères d'octroi de prêts aux entreprises dans le secteur de la petite enfance
Outre l’application de taux d’intérêt sensiblement plus élevés qu’auparavant, les institutions bancaires imposent des conditions d’octroi de prêts bien plus rigoureuses aux entreprises et aux repreneurs, en particulier dans le cadre d’opérations d’acquisition. Cette tendance influe directement sur les modalités de vente des structures dédiées à la petite enfance en 2024.
Diverses raisons expliquent cela :
- En raison des règles strictes imposées aux banques concernant la proportion d’argent qu’elles peuvent prêter par rapport à leurs réserves, leur capacité à accorder de nouveaux prêts est actuellement limitée.
- De plus, avec le remboursement des PGE incertaine, les banques adoptent une approche plus prudente, exigeant des garanties plus strictes tant pour les prêts généraux que pour la vente d’entreprises.
- Par ailleurs, les taux d’intérêt plus élevés renforcent ces exigences, les banques redoutant des difficultés financières futures pour les entreprises.
Ainsi, en 2024, l’obtention de prêts par les acquéreurs pour l’acquisition d’une ou plusieurs crèches ou micro-crèches devient plus complexe. Cette dynamique complique le marché des acquisitions cette année et influence les opportunités de cession d’entreprises dans le secteur de la petite enfance.
divers profils d'acheteurs dans le secteur de la petite enfance
Les perspectives de vente de crèche ou micro-crèche semblent prometteuses pour l’année 2024. Une nouvelle encourageante à souligner est que plusieurs dirigeants d’EAJE, qui auraient pu tirer parti des « effets d’aubaine » pendant les périodes de taux bas, ne projettent actuellement pas la cession de leur établissement.
Cette tendance se manifeste par une diminution significative du nombre d’entreprises financièrement solides disponibles sur le marché. Si votre entreprise se trouve dans cette catégorie, elle suscitera probablement l’intérêt accru d’acheteurs qui éprouvent des difficultés à trouver des opportunités correspondant à leurs critères.
Cependant, on observe la présence notable de personnes opportunistes dans le secteur de la petite enfance, cherchant activement des structures en difficulté pour les acquérir à des coûts avantageux. Bien que cette stratégie puisse être sujette à des questionnements éthiques, il est important de souligner que l’absence de repreneurs prêts à prendre des risques pourrait conduire ces entreprises à la faillite, affectant ainsi leurs dirigeants et employés.
Est-ce le bon moment pour vendre sa micro-crèche ?
Sans vouloir faire de démagogie, la réponse est au fond de vous. Si ce moment est le bon pour vous en tant qu’individu, au-delà de votre rôle de chef d’entreprise, alors c’est probablement le moment idéal.
Il ne faut pas négliger le facteur humain : si c’est le moment de vendre pour le dirigeant en raison de nouveaux projets de vie, de la gestion du personnel, de problèmes de santé, etc., Il peut parfois être préférable d’accepter de ne pas optimiser le prix de vente afin de maximiser l’impact personnel. Comme on dit, il n’est pas très utile de finir le plus riche du cimetière…
Il est également important de noter que le marché des crèches, malgré les incertitudes liées aux réformes, à l’avenir du CMG, et aux polémiques, demeure en quête de croissance. La demande persistante, qu’elle émane d’acteurs indépendants, de moyens ou de gros groupes, permet de maintenir des offres en phase avec les années précédentes, malgré le contexte.
Pour aller plus loin :
- Retrouvez les témoignages de dirigeants qui ont vendu leurs structures ici !
- À quel prix vendre son micro-crèche ou son réseau ?
- Vous souhaitez vendre votre micro-crèche ? Voici les 5 erreurs à éviter avant la vente
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Spécialiste des transactions TPE/PME, PME Partner a créé une cellule spécifiquement dédiée à l’accompagnement des cédants de micro-crèches, appelée Cession Crèche.